Homélies


 

Homélie du dimanche de l’Epiphanie Année B 07/01/2018

 

 

 

  1. Petites précisions à propos de cet évangile.

     

    Comme pour les récits de Noël, il ne faut pas faire du récit des mages, que seul Matthieu raconte, un récit historique, un récit décrivant fidèlement un événement. Matthieu nous présente trois types de personnes. 

 

  • Il y a ceux qui détiennent le pouvoir : ceux-là sont représentés par Hérode et sa cour. Ceux qui détiennent le pouvoir n’acceptent pas facilement de se laisser déranger. Ils veulent tout contrôler. 

  • Il y a aussi ceux qui savent : les scribes, les prêtres, les professionnels de la religion qui interprètent correctement la Bible. Ils annoncent la nouveauté de Dieu, mais ils ne bougent pas.

  • Une étoile trouve des personnes qui se sont mises en route, auditeurs attentifs, des cœurs ouverts non dans un temple, mais parmi des impies. Citant st Jean Chrysostome, le pape François dit : « Les mages ne se sont pas mis en route parce qu'ils avaient vu l'étoile, mais ils ont vu l'étoile parce qu'ils se sont mis en route. »

     

 

  1. Une manifestation à tous dans la simplicité

     

    Les trois mages venus de loin, représentent tous les peuples du monde. Ils ne viennent pas vers une terre déterminée ni vers un peuple, mais vers un petit enfant.

     

    Celui qui vient de naître, celui que nous fêtons était bien le Messie attendu par le peuple, mais plus encore il vient pour toutes les nations.

    Le salut n’est pas que pour les « bons » croyants – vous mettez des guillemets à « bons » –, mais pour tous, pour tous ceux qui voudront bien l’accueillir, y croire et en vivre, de toutes les nations, de toutes les races, peut-être même de toutes les religions… C’est bien ce que signifie cette fête de l’épiphanie. Il y a comme un élargissement par rapport à ce qu’on a fêté à Noël. Ce petit enfant fragile

     

    Mais les signes proposés par Dieu ne sont jamais des signes tonitruants. Il n’y a pas besoin de les chercher dans le spectaculaire ni dans les gros titres, dans la publicité, dans de nouvelles étoiles qui mènent nulle part. L’Épiphanie du Seigneur aujourd’hui éclate toujours dans le simple, le tout simple.

     

  2. L’épiphanie : une réalité à vivre aujourd’hui

     

    L’Épiphanie, la manifestation de Dieu dans le monde, n’est pas un fait du passé dont nous faisons mémoire, mais une réalité à vivre aujourd’hui.

    Nous sommes appelés à rencontrer le Dieu vivant en regardant sa lumière intérieure qui nous habite et en suivant l'étoile, c'est-à-dire l'Évangile.

    Chaque page d’évangile est une lumière sur notre route même si notre vie est faite d’alternances de lumière et d'obscurité, de certitude et de doute.

     

 

  • L’Épiphanie du Seigneur aujourd’hui, c’est l’Eglise répandue à travers le monde. Pauvre et grande Eglise qui malgré son âge donne un bel exemple de vitalité et d’innovation. Eglise des croyants qui tient le coup dans les tempêtes et les persécutions et qui témoigne toujours que la vie de l’homme c’est la gloire de Dieu.

  • L’Épiphanie du Seigneur aujourd’hui, mais ce sont les sacrements !

    Un peu d’eau, un peu de pain, un peu d’huile, qu’une parole accompagne. Oui c’est le baptême qui donne toujours la vie de Dieu. C’est l’Eucharistie dans laquelle Christ se rend toujours présent à la communauté qui offre, qui prie et qui reçoit.

  • Ce sont les témoignages qui nous viennent de Syrie, d’Irak, de Corée du Nord et d’ailleurs où des croyants prient pour leurs bourreaux et meurent pour avoir attesté que Dieu existe.

  • C’est un vieil homme qui a donné tout ce qu’il avait et est allé vivre avec les plus démunis. Aujourd’hui il est à l’hospice, et son visage est si beau que les larmes vous viennent aux yeux quand vous le voyez.

     

    Frères et sœurs, voilà quelques exemples. Il y en a beaucoup d’autres.

    L’important c’est de nous dire que la présence de Dieu se manifeste toujours. Et pour la voir, il nous faut non seulement ouvrir nos yeux mais encore les laver à grande eau. Si nous faisons ainsi, oui, nous verrons la gloire de Dieu et nous serons illuminés.

     

    Je termine en vous proposant qu’on prenne quelques instants de silence pour rendre grâce au Seigneur et repérer dans nos vies grâce à qui et grâce à quels évènements nous sommes là aujourd’hui et qu’est-ce qui nous a mis en route vers le seigneur., et qui nous a aidé à avancer dans la vie ?

     

    Que le Seigneur nous donne sa force, dans cette célébration pour trouver comment témoigner à notre mesure de sa venue et de sa présence dans notre monde et à être des étoiles pour ceux qui sont là autour de nous et qui cherchent un sens à leur vie.

     

     

    Alain Schoonvaere

    Diacre

    D’après plusieures sources

     

     

 

 

Paroisse de Moulin à Vent  - Homélie du 3ème dimanche de l’Avent B - 17 décembre 2017

 

 

Ce 3ème dimanche de l’Avent est aussi appelé « dimanche de la joie ». Cette joie, nous la voyons dans nos rues illuminées. De grands sapins ont été dressés sur nos places. Les gens circulent dans les rues avec de gros paquets-cadeaux. Tout cela est beau.



Mais ce 3ème dimanche nous invite à faire un pas de plus dans la foi. Il s’agit pour nous de nous réjouir dans le Seigneur. « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance. ».

 

1. Invitation à la joie

 

Spontanément, nous aimons plutôt considérer la joie comme une question de bien-être, de ravissement, d’enchantement passager souvent accessible à tous ! Nous avons beaucoup de raisons d’être joyeux quand nous connaissons la sécurité, l’harmonie, la paix, l’amour, Mais lorsque les journées sont porteuses de mauvaises nouvelles ou que nous sommes déprimés, fragiles, handicapés, malades, il est bien difficile de se montrer joyeux.

 

Et pourtant, nous connaissons tous des gens qui rayonnent de joie et qui, pourtant, traversent des épreuves difficiles.

 

La joie serait-elle alors une question de volonté ?

 

C’est que cette joie-là se trouve souvent du côté de la grisaille, c’est-à-dire qu’elle est la lumière dans la grisaille, comme le phare antibrouillard qui m’aide à parcourir le bout de route quotidienne qui m’est demandé de franchir

 

 

Cette joie est le fruit d’un combat quotidien.

 

Que ce soit dans nos familles, nos milieux de travail, nos milieux de vie, notre paroisse, il y a des virus anti joies (orgueil, conspiration, attitudes qui rompent l’harmonie) et qui rendent la joie impossible et vulnérable toujours quelque peu blessée mais aussi toujours quelque peu guérie.

 

Cette joie de l’Evangile, c’est bien plus qu'une émotion passagère. C’est le fruit d’une longue patience qu’il faut vouloir mûrir. La joie n’est pas la bûche somptueuse de Noël, mais le pain quotidien qui nous fait vivre chaque jour.

 

2. Jean-Baptiste, témoin de la lumière

 

L’évangile de ce dimanche nous montre une autre source de joie. Il nous présente Jean Baptiste comme « témoin de la lumière ».

L'évangéliste Jean présente le Christ comme la Lumière.

 

Jean-Baptiste n'était pas la lumière : il était témoin de la lumière. Car la Lumière de Dieu est trop forte et trop éblouissante pour être reçue directement par les hommes et les femmes sans préparation préalable.

 

Il fallait qu'un intermédiaire intervienne, afin de préparer les hommes et les femmes de la terre à recevoir la Lumière du Christ, cette lumière divine qui éclaire les consciences par le moyen de la foi.

3. Jean-Baptiste, « Une voix qui crie dans le désert »

 

Au désert, nous y sommes. Notre société occidentale n'est plus qu'un reste de chrétienté. Nous sommes ramenés au désert. Et c'est peut-être une chance.

 

Aujourd’hui défendre les valeurs humaines, les valeurs d’intériorité, d’engagement pour les autres et de fidélité, c’est franchement crier dans un désert.

 

- Les valeurs humaines fondamentales sont menacées, nous le voyons notamment avec le débat sur l’euthanasie ou la difficulté à faire respecter des accords de paix ou des chartes pour la protection de la planète.

 

- Les valeurs d’intériorité sont complètement mises à mal quand par la télévision, l’Internet, le téléphone portable ou bien d’autres moyens, nous fuyons la rencontre, le silence, la vérité avec nous-même.

 

Une personne ayant vécu toute son enfance derrière le rideau de fer disait, en étant navré de la société de consommation, : « Ce que le régime communiste n’a pas réussi à détruire, notre intériorité, notamment dans la famille, la société de consommation actuelle y est parvenue ».

 

Mais à côté de cela il y a une espérance folle.

 

- De plus en plus nombreux sont ceux qui s’insurgent et disent qu’il faut de l’éthique dans la recherche ou dans les affaires aussi d’ailleurs. La crise ne peut-elle pas être une chance ?

 

Et si les désillusions de notre monde faisaient qu’on en revenait à l’essentiel, à ce qui nous donne de la joie, profondément ?

 

- Par ailleurs, dans nos pays, se développent les groupes de méditation et de prière ou des initiatives pour retrouver une vie intérieure.

 

- Comme d’autres, vous êtes aussi des témoins qui annoncent Noël chaque jour. Le Christ libérateur n’est-il pas parmi vous quand vous cultivez le pardon, quand vous consolez les cœurs en peine ou aidez les personnes en difficulté ? Oui, déjà le désert est en train de fleurir.

 

Le Royaume de Dieu n’est plus à venir. Il est venu. Il est là !

 

Restons des prophètes de joie et d’espérance annonçant le Royaume à temps et à contretemps, laissons la place à plus grand que nous, pour que tous puissent admirer le désert verdoyant. AMEN.

 

Alain Schoonvaere

Diacre

D’après diverses sources

 



 

Paroisse de Moulin à Vent  - Homélie du 33ème dimanche ordinaire A - 19 novembre décembre 2017

 

La parabole d’aujourd’hui est apparentée à celle de dimanche dernier Jésus mais le contexte est différent. Aujourd’hui, trois hommes se voient confier des sommes d’argent proportionnelles à leurs capacités de gestion.

 



La parabole d’aujourd’hui est apparentée à celle de dimanche dernier Jésus mais le contexte est différent. Aujourd’hui, trois hommes se voient confier des sommes d’argent proportionnelles à leurs capacités de gestion.

 

La parabole est là pour nous faire comprendre ce qu’est le Royaume de Dieu. Elle ne doit pas être considérée au pied de la lettre. Ce n’est pas une leçon de stratégie commerciale ou de placements bancaires.

 

 Nous avons un enseignement de Jésus sur le comportement que les chrétiens doivent avoir durant l’absence du Christ. Le talent dont il parle ne symbolisait ni un quotient intellectuel ni des aptitudes humaines. C’était du métal, du vrai qui pesait 35 à 60 kg et représentait une somme colossale équivalent environ à 6000 journées de travail (17 ans de travail). 

 

 Quel est le bien précieux que Dieu a confié à ses serviteurs ?

 

Dieu, en nous donnant la vie, nous a aussi donnés diverses capacités –plus ou moins grandes– de développement personnel, éthique et religieux. Peu importe que l'on ait reçu beaucoup ou peu, mais ce que nous avons reçu, nous devons le faire fructifier. C’est la raison pour laquelle les bons serviteurs ont doublé la mise en raison du double commandement de l’amour, de Dieu et du prochain.

 

La signification de cette parabole est claire : l'homme qui part en voyage c'est Jésus ; les serviteurs c'est nous.

 

Le capital qui nous est confié c’est l’Amour, la vie même de Dieu. Or par nature l’Amour est créatif. Ce bien le plus précieux, il ne nous demande pas de les conserver précieusement dans un coffre-fort mais de les faire fructifier pour le bien des autres. C’est ce que cette femme évoquée dans la 1ère lecture fait en faisant fructifier ses talents au sein de sa vie quotidienne.

 

Quand au temps du retour du Christ, il n’y a pas de calendrier nous dit St Paul. L’important est de se préparer à la rencontre du Seigneur.

  

Revenons à la Parabole

 

Le premier serviteur dira : « Seigneur, tu m’as confié les cinq talents de la foi chrétienne : l’eucharistie, la confession, la prière, le jeûne, l’aide du prochain ....

 

Voilà, j’en ai gagné cinq autres, cinq talents de miséricorde : les dons aux pauvres, la visite des malades, le pardon des offenses, le catéchisme des enfants, la tolérance des gens différents » « Très bien, serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton Seigneur. ».

 

Le deuxième serviteur dira : « Seigneur, j’ai gardé la tradition chrétienne de ma famille, par respect pour mes parents, j’ai hérité de ma grand-mère l’amour de la Vierge Marie, c’étaient mes deux talents, le Notre Père et le Je vous salue Marie. Voilà, j’en ai gagné deux autres : l’humilité du pardon, la force de l’espérance ». « Très bien, serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton Seigneur. »

 

Le troisième serviteur dira : « ‘Bien sûr que je suis chrétien, j’ai été baptisé. Rassurez-vous Seigneur, je n’ai donné à personne envie de l’être ; j’ai préféré l’enterrer parce que j’avais peur de vous ». Serviteur mauvais, tu savais que la foi est un trésor quand elle est vivante ! Je vais te traiter comme toi-même tu l’as traitée, comme une chose morte.

  

L'homme qui cache son talent par crainte du maître, n'a pas su se risquer. « Celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître » (Mt 25,18). C'est le cœur de la parabole : nous devons concevoir un Dieu qui nous pousse à sortir de nous-mêmes, qui nous encourage à vivre la liberté pour le Règne de Dieu.

Nous ne pouvons pas enterrer la Parole de l'Évangile. Elle doit circuler dans notre vie, dans nos relations, dans les situations concrètes.

C'est comme une force qui interpelle, qui purifie et qui renouvelle. Le sacrement du pardon que nous avons reçu doit déployer sa force. Il doit faire tomber les murs que note égoïsme a édifiés. Il doit nous amener à faire le premier pas là où il n'y a plus de communication.

  

Chacun peut se poser ces questions.

 

Combien de personnes avons-nous encouragées par notre espérance ? Combien d'amour avons-nous partagé avec notre prochain ?

 

Quel accueil avons-nous réservé à ceux et celles qui ne pensent pas comme nous ?

 

Allons, chacun de vous est un trésor, chacun a une tâche, une mission. Peu importe le calcul de la valeur de l’un ou de l’autre à vues humaines, l’essentiel est de vivre sa vie de bon cœur. Quant à recevoir cinq talents, et même plus, pourquoi pas ? Si vous pouvez porter plus d’une casquette et que le cœur vous en dit, allez-y ! Si vous vous mariez, n’acceptez-vous pas aussi la vie de votre conjoint comme la vôtre, et puis, bien sûr, celle de tous vos enfants ?

  

Trois petites phrases pour notre semaine :

 

- « Enterrer ou semer ? C’est le même geste, mais l’un est d’avarice, l’autre de générosité ».

 

- « L’homme est tellement occupé à améliorer les conditions matérielles de sa vie qu’il ne trouve guère le temps de s’améliorer lui-même. »

 

- « A quoi bon entasser pour garder ? Vous ne pourrez pas toujours vous promener avec vos citernes. Soyez donc des sources. C’est moins encombrant et plus efficace ».

 

À la fin de notre vie, une simple question nous sera posée : « Est-ce que le petit monde qui nous a été confié par Dieu est plus beau, plus chaleureux, plus juste et plus humain parce que nous avons été là ? » Le Christ dira alors : « C’est bien serviteur bon et fidèle. Entre dans la joie de ton Seigneur ». 

 

Alain Schoonvaere

Diacre

D’après diverses sources